Élisabeth Borne livre ses pistes pour la réforme des retraites
|
• Le report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite « n’est pas un totem », selon la Première ministre.
• Il existe d’autres moyens pour assurer l’équilibre du système des retraites.
|
|
Qu’a déclaré Élisabeth Borne ?
|
La Première ministre, Élisabeth Borne, poursuit aujourd’hui et demain des discussions avec les organisations syndicales et patronales sur le projet gouvernemental de réforme des retraites. Elle a rappelé ce matin sur Franceinfo qu’Emmanuel Macron avait porté l’an dernier pendant sa campagne présidentielle un projet de réforme qui décale l’âge de départ à la retraite à 65 ans contre 62 ans actuellement. « Mais ce n’est pas un totem », a-t-elle précisé. Elle a déclaré que l’objectif était « d’atteindre l’équilibre de notre système de retraites à l’horizon 2030 » et a mentionné la prise en compte de « ceux qui ont commencé à travailler tôt » ou « sont dans des métiers difficiles ». Elle a déclaré que le gouvernement ne souhaitait pas allonger la durée de cotisation permettant de toucher une retraite à taux plein (43 ans pour les personnes nées après 1973), ni l’âge auquel il est possible d’obtenir une retraite à taux plein même sans avoir cotisé un nombre de trimestres suffisant (67 ans). Élisabeth Borne a prévu de présenter le détail du projet de réforme mardi prochain en vue d’une entrée en vigueur à la fin de l’été. |
Pourquoi l’exécutif souhaite-t-il faire cette réforme ?
|
L’exécutif justifie sa réforme par les prévisions de déficit du système de retraites formulées par le Conseil d’orientation des retraites, un organisme placé auprès du Premier ministre. « On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 et continuera à se creuser si l’on ne fait rien », a déclaré Élisabeth Borne au Parisien début décembre. Elle a également expliqué à plusieurs reprises que le gouvernement avait prévu de revaloriser les plus petites pensions et qu’il fallait pour cela que les Français cotisent jusqu’à un âge plus avancé et qu’ils deviennent bénéficiaires du système plus tard. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a réaffirmé le mois dernier la volonté de l’exécutif d’augmenter le taux d’emploi des « seniors », rappelant que celui-ci était « parmi les plus faibles d’Europe ». Le taux d’emploi des 55-64 ans était de 57,2 % au troisième trimestre 2022 contre 73,7 % en Allemagne, selon l’OCDE, qui réunit 38 pays parmi les plus développés du monde. |
Quelles sont les pistes alternatives ?
|
Outre le report de l’âge de départ à la retraite, il existe d’autres leviers pour générer des économies sur le système des retraites et atteindre l’équilibre. Parmi eux figure celui de l’augmentation des cotisations salariales et patronales. La CGT a ainsi défendu cette idée dans un document de septembre 2020 récapitulant ses propositions pour le financement des retraites. Le Medef, un syndicat patronal, s’est prononcé contre. Les principaux syndicats de salariés soutiennent que le système des retraites n’est pas véritablement menacé financièrement et s’opposent à un recul de l’âge légal de départ à la retraite et à l’augmentation de la durée de cotisation. Avant de devenir président du parti Les Républicains, Éric Ciotti avait proposé fin octobre, dans Le Parisien, de laisser le choix aux futurs retraités entre un report de l’âge légal à 65 ans et un allongement de la durée de cotisation à 45 ans. |
 |
|
|